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Petit guide de TwitchMD et MixerMC

Ce que vous devez savoir sur ces populaires plateformes de diffusion en direct

« Il n’y plus personne qui diffuse sur Twitch, soupire mon ado en roulant des yeux. Tout le monde est sur Mixer. Ninja est sur Mixer. » Alors qui fait quoi et où maintenant?

Si vous avez un ado à la maison, vous savez trop bien à quel point il est difficile de se tenir au courant des jeux, plateformes et idoles du moment. Par exemple, saviez-vous qu’on ne fait plus que jouer à des jeux vidéo de nos jours? On se diffuse en direct en train de jouer (ou on regarde quelqu’un d’autre le faire).

En ce moment, les deux sites ou applis les plus en vogue pour ce faire sont Twitch et Mixer. Twitch compte plus de 15 millions d’utilisateurs actifs par jour1 et il y a plus de gens qui regardent des diffusions en direct sur Twitch que sur n’importe quelle autre plateforme2. En revanche, Mixer a reçu un coup de pouce l’an dernier quand Ninja, un joueur professionnel extrêmement populaire, a adopté cette plateforme au détriment de Twitch3.

Pour les ados, le fait de se diffuser en direct en train de jouer est un moyen de rencontrer d’autres adeptes des mêmes jeux, d’apprendre de nouvelles tactiques de joueurs professionnels et, surtout, de faire étalage de leurs talents. Quoi qu’il en soit, ils s’exposent du coup à des risques dont tous les parents doivent être conscients.

Qu’est-ce que Twitch et Mixer?

Twitch et Mixer sont des sites et des applis de diffusion en direct consacrées principalement aux jeux vidéo. Ces plateformes vous permettront par exemple de vous diffuser en direct en train de jouer à MinecraftMD ou de regarder quelqu’un d’autre jouer à FortniteMD.

La dernière nouveauté de Twitch est la catégorie IRL (pour In Real Life, dans la vraie vie) où les utilisateurs bavardent à la caméra, dansent, font la popote, etc. L’une des chaînes que j’ai regardées montrait simplement quatre gars jouant au ScrabbleMD, et elle cumulait plus de six millions de vues!

Twitch et Mixer invitent les utilisateurs à clavarder avec les diffuseurs et d’autres utilisateurs.

Pour s’inscrire à Twitch, il faut être âgé de 13 ans ou plus, mais comme pour la plupart des applis et autres plateformes, on peut toujours donner une fausse date de naissance pour contourner la vérification d’âge.

Chez Mixer, il n’y a pas de procédure de vérification d’âge pour les nouveaux abonnés. Mixer indique cependant sur son site que les enfants de 12 ans et moins peuvent diffuser sur sa plateforme, pourvu que le compte appartienne à un de leurs parents ou tuteurs et que ce dernier soit devant la caméra en tout temps. Les utilisateurs de 13 à 16 ans peuvent avoir une chaîne avec le consentement de leurs parents4.

Quels sont les risques?

  • Comme il s’agit de plateformes de diffusion en direct, le contenu ne peut pas toujours être modéré, et donc tout peut arriver : langage explicite, scènes de sexe, violence, etc.
  • Les clavardages non plus ne peuvent pas toujours être modérés, ouvrant la porte à la cyberintimidation, aux discours haineux, aux questions déplacées et au harcèlement.
  • On peut faire des captures d’écran d’une diffusion et enregistrer les vidéos à l’aide d’un logiciel spécial. Dès lors, ces images peuvent facilement être utilisées à mauvais escient pour mettre un ado dans l’embarras ou l’exploiter.
  • On peut envoyer des messages privés avec les fonctions Whispers de Twitch et Chat Whisper de Mixer. Le fait que ces fonctions soient activées par défaut permet à n’importe qui de contacter directement un ado. En 2019, la National Society for the Prevention of Cruelty to Children (NSPCC) du Royaume-Uni a dévoilé une étude menée auprès des utilisateurs de Twitch âgés de 11 à 17 ans : 1 sur 33 avait reçu des images à caractère sexuel d’un adulte en lige ou s’en était fait demander5.
  • Des jeux cotés pour adultes sont diffusés sur ces plateformes. On peut regarder les diffusions sans même avoir un compte.

Conditionnement : De nombreuses plateformes de diffusion en direct sont pointées du doigt parce qu’elles sont sujettes à des tactiques de conditionnement. Cyberaide.caMD, la centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants sur Internet, rapporte une augmentation des signalements de victimes de 8 à 10 ans ans et continue d’observer une augmentation du nombre de jeunes victimes âgées de 12 à 17 ans sur les applications de diffusion en direct. La centrale a retransmis aux forces policières des signalements de leurre où Twitch et Mixer sont mis en cause6. Pour en savoir plus sur les tactiques de conditionnement et les moyens de se protéger, cliquez cyberaide.ca/conditionnement.

Conseils aux parents

  • Prenez le temps de regarder les diffusions et les chaînes qui intéressent votre ado pour vous faire une idée du contenu des clavardages et du ton du diffuseur. Discutez ouvertement de ce qui vous paraît correct ou pas respectivement et expliquez vos raisons.
  • Comme il n’y a pas de contrôles parentaux sur Twitch, familiarisez-vous avec les paramètres de confidentialité de cette plateforme, qui permettent de désactiver Whispers, et la marche à suivre pour dénoncer un utilisateur.
  • Aidez votre adolescent à bien régler ses paramètres de clavardage sur Mixer et à configuer le CATbot, qui peut faciliter le nettoyage des éléments indésirables et inappropriés sur sa chaîne (ceux deux articles sont en anglais).
  • Parlez à votre ado des risques de la diffusion en direct. Ce n’est déjà pas facile d’effacer ses traces numériques, et ça l’est d’autant plus de reprendre des images qu’on a diffusées aux yeux de tous.
  • Expliquez qu’une capture d’écran ou une vidéo tirée d’une diffusion en direct peut être utilisée contre un ado pour le mettre dans l’embarras ou l’exploiter. Cliquez cyberaide.ca/sextorsion pour vous renseigner sur la sextorsion et les moyens de se protéger.
  • Souvent, les ados se diffusent en direct le soir dans leur chambre, à l’insu de leurs parents ou pendant que ceux-ci dorment. On vous suggère de retirer les appareils numériques de leur chambre avant le coucher et peut-être aussi de désactiver le Wi-Fi.
  • Expliquez à votre ado que s’il tombe sur quelque chose ou quelqu’un qui le met mal à l’aise, il peut faire appel à votre aide sans craindre de s’exposer à des conséquences.